RAF Simons devient co-directeur de Prada

Le jeudi 2 avril, le designer belge Raf Simons a fait ses premiers pas - dans le travail à domicile bien sûr - en tant que directeur co-créatif de Miuccia Prada à la tête de Prada. Une annonce d'événement, une union inattendue, mais d'une manière quelque chose qui était censée être ".

Et avec les défis à venir.

De retour fin février. Le dernier dimanche de la Milan Fashion Week, Miuccia Prada et RAF Simons ont invité la presse au siège de Prada. Les deux créateurs ont annoncé qu'ils travailleraient ensemble à partir du 2 avril. Ce n'est pas seulement une autre collaboration, mais une alliance de co-créateurs avec "des responsabilités égales pour la contribution créative et la prise de décision". Et, selon Miucca Prada, ce contrat est "en théorie pour toujours: il n'a pas de date de fin".

 S'il est déjà étonnant qu'un méga-marque comme Prada, placé sous la direction artistique de Miuccia Prada pendant de nombreuses années, ajoute un talent externe, le fait que les protagonistes soient deux créateurs majeurs est encore plus étonnant.

Ce n'est pas un secret que les deux créateurs s'aiment. Mais, à la lumière des événements récents, l'interview croisée donnée au magazine System en 2016 prend un nouveau sens. «Si je ne m'habille que dans Prada, c'est parce que je trouve que ce sont de beaux vêtements, mais aussi parce que je me retrouve dans la philosophie de Miuccia. Et même si elle faisait une collection que j'aimerais moins, j'achèterais toujours quelque chose, parce que je crois en son univers, "a déclaré la Laudator RAF Simons.

Prada ne devait pas être en reste: lorsque Simons s'est appelé "relativement petit et chaotique", elle l'a nié, répondant "La créativité n'a rien à voir avec la taille d'une marque!" Et quand elle a lancé une idée, il est arrivé que son styliste, la Belge Olivier Rizzo, lui ait dit: "Miuccia, RAF l'a déjà fait!".

"Outre le fait qu'il s'agit de la mode, nous avons une relation professionnelle, mais surtout", a déclaré Patrizio Bertelli, époux de Miuccia et PDG de Pradamilan. Comme sa femme, il connaît bien Simons. En effet, en 2005, lorsque Prada a acheté la marque de mode Jil Sander, le couple a mis Raf Simons à la tête de celui-ci, en mettant ainsi, pour la première fois, le créateur belge dans le monde de la mode féminine. En 2012, lorsque Simons a quitté Jil Sander Pour rejoindre Dior en avril, il n'était plus designer aconfidentiel de la mode masculine légèrement underground, mais qui a réussi à restaurer l'image de Jil Sander.

À la mode, Miuccia Prada est presque élevée au rang de la déesse. Au paradis, sa place est réservée aux côtés de Yves Saint Laurent. Depuis que la Milanais a transformé les affaires de son grand-père Mario Prada en étiquette de mode, elle dictait les tendances. Et elle le fait toujours aujourd'hui, à l'âge de soixante-dix.

Prada est également une référence en tant que "fashionista intellectuelle", des artistes aux architectes, tous sont enthousiastes à propos de son discours complexe sur le féminisme, la sociologie et l'art sur lesquels l'ancien communiste a construit son empire. Une chemise Prada est un peu comme lire Nietzsche dans un café.

La RAF Simons a acquis son statut légendaire après avoir quitté Limburg pour Anvers et échangé le design industriel par la mode. Besides his eponymous label, Simons also created for big houses like Jil Sander, Dior and Calvin Klein, which did not prevent him from imagining minimalist, but wearable collections with knowing winks to music groups, androgynous silhouettes, prints inspired by Sterling Ruby on Dior's haute Couture ou Andy Warhol sur les jeans de Calvin Klein ou les looks de New Wave dans les tons de Saint-Laurent.

Le fait que les chemins de Prada et Simons se croisent un jour ne surprennent plus personne aujourd'hui. Cependant, au début de leurs carrières respectives, leurs mondes personnels étaient à des kilomètres l'un de l'autre. Miuccia Bianchi est née en 1949 à Milan, dans une famille riche. SON

Le père, Luigi Bianchi, était un homme d'affaires, mais la fortune était allongée du côté maternel: son grand-père, Mario Prada, avait fondé une entreprise de luxe et de bagages en 1913. Une entreprise que Miuccia a rejoint en 1978, suivant les traces de son MÈRE.

À cette époque, Raf Simons vit sa vie de dix ans quand il était enfant dans la ville paisible de Neerpelt à Limburg. Il a grandi dans une famille qui ne savait peut-être pas grand-chose de l'art (son père était un soldat et sa mère, une femme de ménage), mais qui lui a permis de se lancer dans une carrière créative, ce qui l'a conduit à étudier le design industriel à Genk.

Aucun d'eux n'a rêvé de mode. Son expérience riche n'a pas empêché Miuccia Prada de plonger dans le communisme, à laquelle elle a consacré sa maîtrise en science politique. "Ce n'était pas si spécial d'être communiste", a-t-elle déclaré.

"À l'époque, tout jeune avec un peu d'intelligence était à gauche." De plus, elle s'est consacrée à Mime, qu'elle a étudié et pratiqué pendant cinq ans au Teatro Piccolo à Milan. Cependant, elle a mis cette passion de côté lorsqu'elle a rejoint l'entreprise familiale en 1978. Et ses idées politiques? «J'ai tellement adoré la mode qu'elle était plus forte que tout. J'ai toujours aimé m'habiller et je ne vois pas comment ce serait contradictoire. »

En 1989, l'avenir de la RAF Simons a également pris une nouvelle direction. Le jeune créateur de meubles a ensuite suivi un stage avec le créateur de mode Walter Van Beirendonck, qui lui a permis d'assister au premier défilé de mode de Martin Margiela à Paris. Une révélation: «J'ai toujours pensé que la mode était un univers superficiel de paillettes et de glamour, mais ce spectacle a tout changé. Je me suis dit: c'est ce que je veux faire! ". Sans diplôme de mode (inutile parce qu'il avait assez de talent, a estimé Linda Loppa, directrice de l'Anvers Fashion Academy), Simons a lancé son label masculin en 1995. Sans le savoir , Prada et Simons se sont lancés dans la même manière.

Comment un ex-communiste qui a fondé une marque de luxe mondiale réconciliait-il ces deux visions? Par exemple, en 1985, elle a créé son premier sac, un simple sac en nylon noir pour les parachutes de l'armée. En préférant être "anti-snob" plutôt que d'utiliser les grands logos. Et en incorporant, à partir de 1988 et dans chaque collection, références aux questions sociales et à la position des femmes.

Depuis cette première collection, Prada s'oppose à tout cœur la beauté. "Il n'est pas normal qu'en tant que femme, vous devez être une poupée. Jupes sophistiquées. Suivi de, une deuxième ligne, Miu Miu et une collection masculine.

Simons intègre également le sens dans chacune de ses collections. Surtout dans ses collections pour hommes, qui se réfère à une jeunesse rebelle à la recherche de sens. «Comment parler avec votre orteil» était le nom de sa collection printemps-été 1997. Lors du défilé de juillet 2001, sa collection s’appelait «Kollaps», sa façon de penser à la mondialisation. En septembre de la même année, cette opinion s'est concrétisée, d'une manière horrible (11/11), ce qui en a fait un collectionneur.

Pour Simons, le sens est primordial: "Je dois être capable de m'associer au processus de réflexion". C’est ce qui les a également réunis, Simons a déclaré lors de la conférence de presse: «L'industrie de la mode pourrait finir par exclure les créatifs. Je vois de plus en plus souvent qu'il est possible de faire une marque forte sans création forte. C'est quelque chose avec lequel nous ne sommes pas d'accord, Miuccia et moi, et je sais que beaucoup de designers ne sont pas d'accord non plus avec cela. Nous croyons que nous ne devons pas oublier la créativité. »

Bien qu'elle n'utilise pas un terme aussi simpliste, Prada est le créateur du «laid chic». La mode ne doit pas être évidente: ses articles de collection jurent, il présente des combinaisons de couleurs «non faites» comme le rose et le brun, et lance la mode imprimée florale

Articles ainsi que les collections de zombies.

La marque de Simons n'est peut-être pas aussi grande et mondiale que celle de Prada, mais son influence est proportionnée à elle: rappelez-vous que ce n'était pas Hedi Slimane, mais RAF Simons qui a lancé les costumes ajustés pour les hommes. De plus, il a été l'un des premiers créateurs de mode masculine modernes à ne pas dépeindre ou compléter la mode des femmes.

La RAF Simons a découvert l'art à l'âge de 18 ans, grâce à Jan Hoet, qui avait organisé un itinéraire d'expositions dans des maisons privées dans sa ville de Gand, Chambre d'Amis. "Pour la première fois, j'ai vu l'art avec lequel je pouvais m'identifier", a déclaré Simons dans un autre magazine.

Depuis lors, il est devenu collectionneur d'art, conseiller et promoteur: dans la mesure du possible, il travaille avec des artistes. Ses magasins ressemblent plus à des espaces d'exposition: en 2005, le magasin Jil Sander de New York a présenté presque plus d'art (par l'artiste néerlandais Germaine Kruip) que les vêtements. Pour le magasin Calvin Klein à New York, Simons a appelé son ami l'artiste Sterling Ruby pour concevoir une installation.

Et Miuccia Prada? Elle et son mari ont juste commencé à étudier. «De vraies études», explique-t-elle dans le livre «Prada. Cawalks ». «Rencontrer des artistes était comme 20 ans de formation.» Le couple n'a commencé à collecter de l'art dans les années 1990 par intérêt personnel. En 1993, ils ont créé le Fondazione Prada, qui, en 2015, était logé dans un lieu qui lui est propre, sous la forme d'un musée impressionnant, dont l'architecture de Rem Koolhaas est en soi une œuvre d'art. C'est ici que le couple (qui est proche de l'artiste belge Luc Tuymans) transmet leur passion pour l'art à travers des expositions temporaires. Il présente un aperçu de son impressionnante collection, principalement des œuvres de Jeff Koons, Damien Hirst, Anish Kapoor et l'artiste belge-allemande Carsten Holler. Aujourd'hui, Miuccia Prada et Patrizio Bertelli sont parmi les rares Italiens à apparaître dans le Top 200 collectionneurs d'Artnews.

RAF Simons et Miuccia Prada utilisent tous deux les mêmes professionnels du monde de la mode belge. Le photographe Willy Vanderperre et le styliste Olivier Rizzo sont deux des Belges qui ont fait leurs premiers pas dans le monde de la mode dans les années 1990, avec la RAF Simons et le maquilleur Peter Philips. Et tous sont maintenant dans le sommet du monde.

Si les images des campagnes publicitaires des collections de RAF Simons et son travail pour Dior et Jil Sander présentent souvent la même clarté et la même étrangeté, c'est parce que le créateur travaille presque toujours avec Vanderperre et Rizzo.

Et Prada? Depuis 2011, Rizzo travaille dans les coulisses en tant que styliste pour presque toutes les campagnes publicitaires, qui sont ensuite photographiées par Vanderperre, à l'exception des deux derniers.

Ces dernières années, l'avenir du groupe Prada, qui possède non seulement les labels Prada et Miu Miu, mais aussi la boutique de la marque de chaussures et la pâtisserie Marchesi 1824, a soulevé quelques questions.

Ainsi, malgré la bonne réception réservée aux collections, Prada est aujourd'hui moins "chaude" que par le passé, ce qui se reflète également dans les chiffres. Par exemple, alors que Prada et Gucci étaient presque à égalité il y a six ans, les ventes de Gucci ont maintenant doublé, tandis que les ventes de Prada sont tombées à 3,14 milliards d'euros.

Le groupe Prada appartient toujours à 80% à la famille, ce qui permet à Miuccia de se vanter de "ne pas avoir à être commercial". Cependant, la société de produits de luxe est cotée pour 20% à la Bourse de Hong Kong depuis 2011, et ses actionnaires sont d'une opinion différente.

«Vous savez, je ne pense même pas à arrêter de fumer. J'adore travailler et je suis satisfait de ce nouveau vent. Ne me fais pas paraître plus âgé que moi! », A déclaré Miuccia Prada lorsqu'elle a annoncé à Milan qu'elle faisait participer RAF Simons à bord.

Cependant, Miuccia Prada (70) et Patrizio Bertelli (73) ne sont plus jeunes, pour le moins. Avec RAF Simons, la succession créative est assurée. Mais que se passera-t-il une fois que le couple ne sera plus des leaders?

Leur fils aîné, Lorenzo Bertelli, un ancien conducteur de rallye, travaille maintenant chez Prada en tant que «responsable du marketing numérique». L'objectif est de le préparer à la gestion de l'entreprise. Ce qui mène automatiquement à la question suivante:

Lorenzo poursuivra-t-il la philosophie de la «créativité de ses parents avant le commerce»?